Politique anti-harcèlement

Prévention et lutte contre le harcèlement, 
les violences sexuelles et les discriminations

Retrouvez, ici, les législations existantes en matière de prévention et lutte contre le harcèlement, les violences sexuelles et les discriminations, ainsi que les dispositifs spécifiques mis en place par certains établissements et services d’aide, d’accompagnement et de soutien spécialisés offrant aux victimes et aux auteurs une prise en charge professionnelle et un accompagnement tant psychologique que juridique, ainsi que les textes préalables de la direction et les chartes et politiques mises en oeuvre au Conservatoire royal de Liège.


Le Conservatoire royal de Liège (CRLG) s’engage fermement dans la lutte contre les violences sexuelles, les abus de pouvoir et les discriminations. Depuis 2018, une série de mesures et d’actions a été mise en place pour œuvrer à créer un environnement plus sûr et respectueux pour tous les membres de notre communauté.
Un document à usage interne synthétise les initiatives prises au cours des dernières années, mais aussi les faits auxquels la direction de l’école a dû faire face, mettant en lumière les efforts continus du CRLG pour prévenir et combattre des réalités systémiques et des comportements inacceptables.
Le document est structuré par ordre chronologique.
Les actions menées en matière socio-économique n’y sont pas reprises. Ci-dessous, nous reproduisons son préalable et le préalable de Mme Kathleen Coessens, directrice du domaine de la musique.

Préalable de Nathanaël Harcq,
directeur du CRLG et directeur de l’ESACT (domaine théâtre et arts de la parole)

La société occidentale contemporaine est partout caractérisée par des violences et des discriminations systémiques. Il ne faut cesser de le démontrer. Les milieux musicaux et théâtraux belges font pleinement partie du « partout » ; ils ne sont pas épargnés par ce fléau.
Bien que des efforts de mobilisation et de transformation soient en cours, ils restent encore insuffisants pour éradiquer totalement ces pratiques. Ces violences systémiques incluent des discriminations sexistes, racistes, classistes, validistes et des détériorations des conditions de travail. Ce sont aussi des violences socio-économiques.
Les personnes racisées, les femmes et les minorités de genre sont surreprésentées parmi les victimes de ces discriminations et inégalités. Dans notre secteur, elles sont sous-représentées dans les postes de direction. Les subventions les plus importantes et les programmations ne leur sont pas encore attribuées de manière égalitaire.
Des témoignages décrivent des situations de harcèlement raciste, sexiste, sexuel et socio-économique encore trop souvent banalisées ou même ignorées par les institutions. Dans ce contexte, les élèves et les étudiant·es sont particulièrement vulnérables.
Les institutions culturelles et d’enseignement sont souvent critiquées pour la lenteur de leurs réactions et leur manque de soutien aux victimes.
Le Conservatoire royal de Liège, faisant partie intégrante de cet environnement artistique et professionnel, ne pouvait faire l’impasse sur une remise en question et une réflexion profonde relative à ces réalités.
C’est dans ce contexte général que, dès 2015-2016, l’ESACT (l’École Supérieure d’actrices et d’acteurs du Conservatoire royal de Liège) s’est sérieusement engagée dans la visée de s’émanciper de la nécessité de la figure du maître en école supérieure des arts. Pour nous, l’absence de maître devait devenir une possibilité questionnable. L’enjeu était de créer un dispositif vivant, capable de travailler à hériter et de douter des certitudes ainsi acquises. Pour cela, il fut nécessaire de critiquer l’autorité que la figure du maître légitimise, les usages qui en sont faits et les abus de pouvoir qu’elle normalise.
Dès 2017, la question a été posée de la possibilité de s’inspirer des expériences menées par Jean Oury et Francesc Tosquelles en thérapie institutionnelle. Nous appelions cette inspiration pédagogie institutionnelle.

« … Pourquoi ce projet d’une pédagogie institutionnelle à l’ESACT ? On pourrait le définir comme la mise en œuvre d’un ensemble de méthodes destinées à résister à tout ce qui est aliénant. Les structures aliénantes existent partout, de façon plus ou moins voilée. Tout entassement de gens, que ce soit des étudiant·es, des malades ou des enfants, dans n’importe quel lieu, développe, si on n’y prend pas garde, des structures oppressives. La pédagogie institutionnelle de l’ESACT pourrait être la mise en place de moyens de toute espèce pour lutter, chaque jour, contre tout ce qui peut faire verser l’ensemble de notre assemblée vers une structure aliénante… »1

Ce projet de pédagogie institutionnelle, le fait de s’inspirer de la psychothérapie institutionnelle donc, fut un réel exercice de pensée et a permis d’identifier des structures aliénantes et oppressives en notre sein. Nous n’avons pas cherché à la mettre en œuvre en tant que telle. Mais les visées que nous attribuions à ce projet de pédagogie institutionnelle sont toujours restées les nôtres, et ce, pour l’ensemble du Conservatoire royal de Liège.
Cette dynamique a conduit l’ESACT à clairement identifier, et ce dès 2017, que son positionnement sociétal l’avait conduite à ne pas analyser de manière suffisamment critique la possibilité qu’en son sein se transmettent et se développent des biais racistes, misogynes, validistes, classistes, aliénants et des abus de pouvoir.

Si la lutte contre les violences sexuelles, les abus de pouvoir et les discriminations au sein du Conservatoire royal de Liège est difficile, si sa voie vers la victoire est encore longue, si elle a rencontré des échecs, si elle est bien imparfaite et n’a rien d’exemplaire, les victoires déjà acquises ne peuvent être sous-estimées. Cette voie est déjà largement entamée et nos horizons sont loin de ceux qui se dressaient face à nous lorsque nous posions nos premiers pas.

1 Voir Nathanaël Harcq, LES ACTES, FABRIQUE DE POUVOIRS, Publié dans Théâtre/Public n°224 – Présences du pouvoir, avril 2017

Préalable de Kathleen Coessens,
directrice du domaine musique du Conservatoire royal de Liège

Il n’est pas facile de vivre dans ce XXIᵉ siècle dont le premier quart est rempli de faits indignes d’une humanité bienveillante et qui impactent le développement d’un environnement enrichissant : le terrorisme, le Covid, les guerres, les actes violents, le rejet de la diversité et de la tolérance, un climat trébuchant, une perte de repères, des dissonances entre générations, des abus de pouvoir, des écarts grandissants de richesses économiques. Nous faisons tous et toutes partie de cette humanité-là et avons notre part de responsabilité.

Les défis pour une bonne gestion humaine et constructive que je me pose comme directrice depuis 2021 sont compris dans les questions suivantes :
Comment ne pas importer les crises du monde et leurs affects négatifs dans le Conservatoire ? Comment se parler sans avoir peur de l’autre ni de le blesser, quel que soit son sexe, son genre, sa langue, son origine ? Comment prendre position, exprimer son désarroi ou son incompréhension, sans verser immédiatement dans le jugement ?
Comment dépasser la discrimination structurelle — celle qui généralise à partir d’un cas, ou celle qui particularise à partir d’une idée générale —, celle qui colle à un discours de franc-parler trop impulsif, celle qui éternise des comportements et des attitudes biaisés ?
Comment agir face à certains glissements de la parole ou des actes ? Comment ouvrir, créer et assurer un climat de confiance, une sécurité psychologique, un environnement de bienveillance ?

La création, la gestion et le maintien quotidien d’un climat de confiance sont primordiaux et offrent une prévention contre toute parole et tout acte discriminatoire. L’écoute, l’encouragement et le dialogue sont les valeurs essentielles dans ces échanges, avec et entre les professeurs, les représentants du conseil d’étudiants, des groupes d’étudiants, des personnes de l’administration.

Ces échanges ont lieu soit dans les conseils, les commissions d’évaluation et de délibération, soit dans des réunions avec un ou quelques étudiant·e·s. Ils émanent d’une demande spécifique et parfois confidentielle d’un·e étudiant·e, d’un·e enseignant·e, du conseil étudiant, d’une personne de l’administration, ou d’autres personnes bienveillantes dans le Conservatoire, voire de la direction elle-même.
Les motifs sont divers : allant d’un avis négatif perçu comme discriminant ou non équitable, à la mise en question d’agissements non respectueux ou de paroles déplacées pendant un cours, une évaluation, une masterclass ; ou encore à des difficultés administratives, des problèmes personnels ou culturels ; jusqu’à des questionnements sur l’environnement et le bien-être au sein du Conservatoire, voire des problèmes structurels.

L’écoute et le dialogue permettent de recadrer les droits et devoirs de tous et toutes, de comprendre les malentendus ou les moments de malaise du quotidien. Ils permettent d’encourager des avis et commentaires pédagogiques qui soient constructifs, même dans des situations parfois difficiles à vivre pour de jeunes musiciens et musiciennes.
Ils permettent aussi d’être réceptifs à des plaintes qui n’osent pas se formuler, souvent informelles et confidentielles ; d’établir un dialogue qui peut désamorcer une situation ou un ressenti négatif ; et d’orienter la personne vers des instances externes d’aide ciblée.

Ce travail quotidien d’écoute, d’encouragement et de dialogue a permis la mise en place d’un groupe de travail « Arts TOO » en 2021, pour le développement de la charte éthique du Domaine de la Musique. Cette charte a abouti fin 2024 avec le texte ci-joint.

Depuis, un projet est en développement : l’organisation annuelle d’intervenants externes pour informer, écouter et dialoguer avec les étudiant·e·s et toutes les parties concernées ; pour lever les non-dits autour des situations de discrimination ; pour contribuer à un cadre de bien-être ; pour partager les différences et la diversité ; et pour stimuler la réflexion autour des responsabilités, des droits et des devoirs.


Circulaire 9037

 Prévention et lutte contre le harcèlement et les violences sexuelles au sein des établissements d’enseignement supérieur et de promotio​n sociale (13 septembre 2021)   Télécharger

ESACT

 Politique anti-discrimination, harcèlement, abus de pouvoir, agression et violence.
(4ème version)Télécharger

Musique

 Politique anti-discrimination, harcèlement, abus de pouvoir, agression et violence.
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UNIA

Harcèlement discriminatoire en Enseignement supérieur : le rôle d’Unia.

SOS VIOL

Service d’aide aux victimes. 

Fédération Wallonie-Bruxelles

Les services d’accueil des victimes.

Institut pour l’égalité des femmes et des hommes

Les Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles.

Service d’Aide aux Victimes.

État des lieux des législations et outils de prévention et d’aide en matière de violences sexuelles et harcèlement sexiste.